Comment bien jouer à Sea Salt & Paper ?

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La petite boîte de Sea Salt & Paper a débarqué discrètement sur nos tables l’an passé et a su s’imposer comme un incontournable des jeux de cartes nomades à fort potentiel de « reuvienzi ». Sa direction artistique parfaitement maitrisée (de magnifiques photographies d’origami), son format de boîte et sa durée en font un compagnon de voyage parfait. À la fois frais et dépaysant, ce jeu de société a conquis les joueuses et les joueurs. Nous avons donc demandé à ses auteurs comment, selon eux, bien y jouer. Et leurs réponses nous ont fait sourire ! Mais d’abord, un rappel de ce que contient cette petite boîte au goût d’iode.

Quelles sont les règles de Sea Salt & Paper ?

Pour jouer, mélangez le paquet de cartes. Posez une pioche face cachée, et révélez deux cartes qui forment les deux défausses. Simple et rapide.

Le jeu se déroule en autant de manches que nécessaire pour atteindre un score dépendant du nombre de joueurs. À votre tour, vous devez piocher soit la carte du dessus de l’une des défausses, soit deux cartes de la pioche, auquel cas vous en conservez une en main et posez l’autre, visible, sur l’une des défausses. Ceci fait, vous pouvez, si vous le souhaitez, jouer des duos de cartes identiques devant vous. Vous en jouez autant que vous voulez ! Chaque duo déclenche un effet et vous rapporte 1 point. Les cartes que vous avez en main vous rapportent également des points en fin de manche.

Cartes du jeu de société Sea Salt & Pepper

Une mer de stratégies s'ouvre à vous !

Quand se termine une manche ?

Mais comment se termine la manche, du coup ? Lorsqu’un joueur totalise 7 points ou plus en comptant ses cartes posées et ses cartes en main, il peut dire STOP et la manche se termine immédiatement. Chacun compte ses points, merci, bisou…

MAIS, il y a une alternative autrement plus savoureuse. Plutôt que de dire STOP, vous pouvez lancer fièrement, à la cantonade : « Dernière chance ! » Ce faisant, vous laissez à vos adversaires l’occasion de jouer encore un tour supplémentaire pour amasser des points, avant le décompte. C’est de la frime ? Oui. Mais si, à l’issue de ce dernier tour, vous avez toujours le meilleur score, vous bénéficiez d’un bonus de points. À l’inverse, si quelqu’un en a profité pour vous dépasser, vous dites adieu à TOUS vos points et vous ne marquez que le bonus évoqué ci-dessus. C’est méchant, c’est malin, bref, c’est brillant.

Les conseils et les avis des auteurs de Sea Salt & Paper !

Théo Rivière et Bruno Cathala sont des boss de fin de niveau du jeu de société. On ne pouvait pas passer à côté de cette opportunité de leur poser quelques questions indiscrètes.

 

Des auteurs sympathiques vous offrent leurs conseils !

 

Y a-t-il, à vos yeux, des choix particuliers à privilégier en fonction de la manche en cours ?

 

THÉO RIVIÈRE : Le plus important est d’essayer de lire les choix des autres joueurs et de suivre le courant de la manche. Il faut aussi réfléchir au timing, notamment en ne se lançant pas forcément dans une collection alors que la manche est avancée. Les duos sont toujours forts par contre !

 

BRUNO CATHALA : Tout dépend bien entendu des circonstances (SS&P est un jeu où il faut savoir s’adapter) mais de façon générale j’aime privilégier la vitesse, le card advantage, donc les combos qui permettent d’avoir vite plus de cartes (requins, poissons, bateaux, crabes).

 

Qu’est-ce qui vous incite à penser que c’est le bon moment pour lancer fièrement une « dernière chance » à vos adversaires ? Est-ce du ressenti, ou bien du pur scoring basé sur la mémorisation de ce qu’ils peuvent avoir en main ?

 

THÉO : De mon côté, c’est purement du feeling parce que je n’ai pas une assez bonne mémoire pour suivre les cartes de mes adversaires. Mais je sais que certaines personnes sont plus observatrices et arrivent à avoir un sentiment plus certain.

 

BRUNO : C’est un peu un mix des deux. J’évalue la situation plus que je ne la calcule de façon précise. Le nombre de cartes en main des adversaires est un bon indicateur. Le fait que des cartes permettant de faire des gros points soient dans les défausses en est un autre.

 

Est-ce vraiment stratégiquement viable de poursuivre les 4 sirènes ?

 

THÉO : Pas spécialement non. La probabilité est très faible. Les Sirènes sont néanmoins toujours des supers cartes donc ce n’est pas une mauvaise idée de les récupérer.

 

BRUNO : Pour moi, les 4 sirènes, c’est la cerise sur le gâteau. La partie dont tu te rappelles des semaines plus tard. Le truc improbable mais qui arrive quand même, et qui crée un moment unique, avec explosion de joie… ou de rage ! Si j’ai 3 sirènes très vite, alors, oui, j’attends un peu, même si je peux mettre fin à la manche avant. Mais ça tient plus de l’invocation que de la stratégie.

 

Avez-vous un conseil à donner concernant le tempo du jeu ?

 

THÉO : C’est vraiment un jeu où il faut suivre ce que les autres nous imposent. Les manches peuvent être assez longues comme plutôt courtes donc c’est important de voir dans quelle direction on se dirige.

 

BRUNO : Je joue régulièrement en ligne sur BGA, je ne vais quand même pas livrer tous mes secrets ! Je veux continuer à gagner.

 

Est-ce un jeu à jouer « à la parlante » selon toi ? La dimension psychologique et « pousse au crime » (notamment sur la fin de manche) fait-elle partie de vos choix de design ?

 

THÉO : Bruno est quelqu’un de très taquin quand il joue donc ça ne m’étonnerait pas que ça puisse arriver dans son groupe de jeu. De mon côté, je n’ai pas spécialement le réflexe, mais ça fait clairement partie de l’ambiance qui peut arriver autour de la table.

 

BRUNO : Pour moi, un jeu, c’est avant tout un prétexte à du lien social, à de l’interaction humaine. Dans quasi tous mes jeux, il y a des éléments qui se prêtent à du chambrage, à de la taquinerie verbale. J’aime ça. SS&P est dans cette lignée. Et franchement, jouer une partie en silence, en se regardant dans le blanc des yeux, ça ne me fait pas vibrer.

Cartes du jeu de société Sea Salt & Pepper

Quand l'origami fait irruption dans le jeu de société !

Quel est votre origami préféré du jeu ?

 

THÉO : J’adore les bateaux avec les vagues que je trouve magnifique.

 

BRUNO : Le requin (surtout celui sur fond noir). Team requin un jour, team requin toujours !

 

Avez-vous un conseil, une remarque à ajouter ?

 

THÉO : Merci à toutes et à tous pour votre accueil sur le jeu et son extension. Vos retours nous apportent beaucoup de joie !

 

BRUNO : Si vous avez envie de plus facilement obtenir les 4 Sirènes, n’hésitez pas à jouer avec les 8 cartes supplémentaires de l’extension. Le homard est là pour ça. Et si vous l’emportez grâce à cette carte, vous pourrez dire « homard m’a tuer » !

Merci à Théo et Bruno pour le temps qu’ils nous ont consacré.

Il ne vous reste plus qu’à les défier en ligne sur BGA !

Sea Salt & Paper, le trailer !

Yohan

Salut, voyageur d’internet. Je m’appelle Yohan et vais te parler de jeux de société. C’est qu’il s’en est passé des choses depuis les osselets et les dés romains... Mille nouveaux jeux par an en moyenne. Mazette ! Pas simple de s’y retrouver quand on n’est pas un passionné à l’affut du dernier buzz. Je vais donc m’efforcer d’éclairer modestement ton chemin, à la fois en qualité d’auteur de jeux de société et de président d’une association ludique, car c’est avec cette double casquette que j’aborde ma passion. Mais ce n’est pas la seule. J'aime aussi énormément la gelée de mûres sur du pain tiède, et inventer des mots qui n’existent pas.

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Sea Salt & Paper

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