Croc qui maîtrise une partie d'Horreur à Arkham, le jeu de rôle

Devenez maître du jeu !

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Vous avez parcouru des terres étranges et magiques, les personnages que vous avez incarnés ont accompli des merveilles. Vous passez des heures à vous remémorer des parties, voire, vous rejouez des dialogues qui ont marqué vos campagnes avec vos camarades. Vous êtes sans aucun doute ce qu’on appelle une ou un rôliste ! Parmi eux, une catégorie se démarque : les maîtresses et maîtres du jeu (MJ). Ce sont les personnes qui proposent ces aventures et animent l’univers dans lesquels elles se déroulent. C’est un rôle essentiel, intimidant, exigeant… Mais gratifiant. Vous souhaitez passer de l’autre côté de l’écran ? Suivez notre guide et ses « petits » conseils ! En les appliquant, vous vous assurez d’endosser ce rôle avec facilité et sans prise de tête. Vous verrez : maîtriser une « bonne » partie de jeu de rôle sera bien plus simple que vous ne l’imaginiez.

Croc qui maîtrise une partie d'Horreur à Arkham, le jeu de rôle

Qui n'a jamais rêvé du Grand Ancien Croc, pointure du jeu de rôle, comme maître du jeu ?

1 – Préparez-vous, mais pas trop

Quelle que soit la raison qui vous motive à devenir MJ (les plus communes : personne n’ose franchir cette étape et vous avez envie de jouer aux jeux de rôle, ou bien le désir vous prend d’embarquer des amis dans vos aventures), la préparation est essentielle. Plus vous aurez de la bouteille, plus cette étape sera courte (quoique…). Pour vos premières sessions, mettez toutes les chances de votre côté : choisissez un jeu qui est simple d’accès, aux règles faciles à assimiler et à expliquer. Par exemple, une boîte d’initiation (ou notre livret gratuit).

Après tout, elles s’adressent à tous les néophytes ! Même si vous avez des joueuses et des joueurs expérimentés à votre table, une boîte prévue pour commencer s’adresse AUSSI aux MJ. Elles sont didactiques, très souvent de grande qualité et contiennent ce qu’il faut pour vous accompagner, ni plus ni moins. L’idéal !

2 – Privilégiez un scénario simple et court

Si vous aviez l’ambition de commencer votre carrière de MJ sur une quête épique, avec quelques centaines de personnages non-joueurs (PNJ), des intrigues sur plusieurs années, des batailles rangées, posez votre stylo et respirez.

Vous débutez. Nous ne doutons pas de vos compétences, pas un instant. Mais pour apprendre à animer une partie de jeu de rôle, mieux vaut commencer avec une trame facile à appréhender, des enjeux clairs et immédiats.

Simple et court ne signifie pas nul et oubliable, au contraire : beaucoup de sessions mémorables avaient pour point de départ un synopsis sans grande complexité, mais facile à mettre en place.

Idéalement, votre premier scénario doit tenir en une session (entre 3 et 5 heures ; une session, c’est le temps d’une partie, un scénario, une aventure complète, pouvant s’étaler sur plusieurs sessions), avec la création des personnages-joueurs (PJ), ou en distribuant des prétirés, ces personnages créés au préalable. Ils permettent une explication rapide des principaux points de règles (voir ci-dessous) et un début de partie plus rapide.

Un scénario concis vous permettra de réagir plus souplement aux actions de vos joueuses et de vos joueurs !

 

3 – Potassez les règles, mais sans excès

Vous êtes l’arbitre à la table : les règles sont là pour simuler la part de hasard, combinée aux savoir-faire des PJ, qui fait le sel de toute aventure. Pour être certaine ou certain de garder le rythme de votre narration partagée, lisez attentivement les règles fournies avec le jeu de rôle.

Posez-vous avec quelques dés, inventez et résolvez des situations qui ne sont pas en exemples dans le ou les livrets, relisez les passages qui vous ont semblé obscurs. Si un point vous échappe, deux solutions : consultez votre moteur de recherche favori ou passez au suivant et revenez-y après avoir fini de lire ces règles.

Ces règles sont un cadre : abordez-les vraiment comme un outil à votre disposition pour répondre aux actions des PJ, et non comme un absolu. Après plusieurs parties, vous les manipulerez avec aisance.

Elles ne sont en aucun cas un obstacle !

 

4 – Préparez votre partie de JDR, mais avec modération

Mon approche du « mastering » dans le jeu de rôle est simple : se préparer, potasser les règles, oui. Mais dans ce domaine, le trop est l’ennemi du bien.

Vous avez travaillé des dizaines d’embranchements possibles à votre scénario, il hante vos dernières nuits avant la session… Vos joueurs auront à coup sûr l’idée que vous n’avez pas eue. Ils sont plusieurs à la table, votre cerveau, lui, est seul (on vous le souhaite, en tous cas). Leurs discussions balaieront sans aucun doute tout ce que vous avez échafaudé : c’est l’ingrédient secret et magique du jeu de rôle.

Alors travaillez votre scénario – raisonnablement.

Quant aux règles, les connaître sur le bout des doigts est un plus… Qui peut s’avérer être un piège. Animer une partie est parfois stressant, et les règles comportent alors un risque, celui d’être le refuge rigide de la ou du MJ. Or, ces règles vous permettent d’interpréter avec une certaine souplesse les actions du groupe dans votre univers, pas de l’empêcher.

Emparez-vous des règles – ne les laissez pas vous dicter votre histoire.

Pour captiver votre groupe de joueuses et de joueurs, quelques astuces et un peu de confiance suffisent !

Impliquez vos joueuses et vos joueurs !

Le véritable plaisir du MJ, c’est de voir les joueurs vivre l’histoire qu’il leur propose. S’en emparer, prendre des décisions, trembler devant un ennemi redoutable, s’émouvoir d’une situation tendre ou tragique… Pour parvenir à ce Graal, il y a une voie royale : impliquez-les.

(Et, en plus, ça vous fera moins de travail !)

 

Donnez-leur de l’espace et des liens

Les vétérans du jeu de rôle y pensent peu, car cela leur semble naturel, mais rappelons-le : pour que les PJ soient impliqués dans l’histoire, ils doivent y trouver un avantage ou avoir un lien avec les éléments/événements qui vont être au cœur du récit.

Il n’y a rien de pire qu’un joueur qui regarde son MJ droit dans les yeux et lâche cette sentence : « pourquoi mon personnage s’intéresserait à cette affaire ? ». Cela peut se faire à la création des PJ, pré-tirés ou non, ou avant de commencer à jouer, en posant une question simple aux joueuses et aux joueurs : « comment vous êtes-vous rencontrés ? Racontez-moi. »

 

Aidez-vous de LEUR imagination

Cette injonction, « racontez-moi », c’est mon ingrédient favori depuis des années.

Saupoudrez vos parties avec cet espace, offert aux joueuses et aux joueurs. Ils mettent à terre un ennemi important ? « Dis-moi comment tu le défais ». Ils échouent à un moment crucial ? « Dis-moi ce qu’il se passe ». Ou bien en début de scénario, un peu avant ou après votre introduction : « c’est quoi, la journée type de ton personnage ? Raconte-moi ».

Non seulement vous les faites participer activement à la narration, mais vous permettez à leurs PJ d’exister vraiment, pleinement, dans le récit et, donc dans l’univers que vous déployez pour eux. Cette interaction a un autre avantage : les joueuses et les joueurs travaillent un peu à votre place. Ce qui, dans une session de plus de quatre heures, est reposant.

Si cette injonction en paralyse un, accompagnez-le en douceur, proposez-lui des pistes, soulignez les idées qui vous plaisent et vous semblent intéressantes. Vous verrez un narrateur naître sous vos yeux !

 

Les erreurs à éviter (oui, il y en a, pas d’inquiétude)

Elles ne sont pas si nombreuses. Leurs causes sont multiples, mais le résultat est le même : la partie est potentiellement gâchée. Alors voici ce qu’il faut éviter à tout prix.

 

C’est votre histoire, à toute la table

C’est factuel : le jeu de rôle est une narration PARTAGÉE. Vous avez une fin magnifique à votre scénario, vous avez bossé des heures pour aboutir à cette apothéose et votre groupe est parti à l’opposé ? Je vous l’accorde, c’est triste. Mais tant pis. Allez dans leur sens, acceptez de prendre une pause pour réfléchir non pas à la manière de les y emmener de force, mais à une conclusion qui fasse plaisir à toute la table.

Votre scène finale pourra servir plus tard, ailleurs, avec d’autres personnes. L’important est là, maintenant, à cette table qui s’amuse avec vous. Le pire que vous puissiez faire, c’est vous enfermer dans une voie qui bloque le groupe. Votre histoire est collective.

 

Distribuez le temps de parole

Sortez les chronomètres ! Non, je plaisante. Quoique.

Tout le monde à la table doit se sentir spécial au moins une fois. Vous, MJ, devez vous assurer que chacune et chacun a le temps de s’exprimer sans être interrompu. C’est pour cela qu’un MJ débutant devrait organiser des parties avec 3 ou 4 personnes maximum. Mais, même avec un nombre limité de participantes et participants, il faut veiller à ce que tout le monde ait « son moment ». Si quelqu’un interrompe les autres, arbitrez en douceur : un léger geste de la main, une phrase sans agressivité feront l’affaire.

Le jeu de rôle Horreur à Arkham propose un système de règles originales autour de cette question. À chaque scène, les PJ disposent d’un pool de dés pour accomplir les actions de leur choix. Une fois ce pool épuisé, le personnage-joueur en a terminé – tout le monde dispose d’un « temps de jeu » équitable !

 

Idem, vous, MJ, ne devez pas monopoliser la parole. Vous incarnez l’univers, tout en laissant les PJ y évoluer. C’est parfois un équilibre délicat : décrire l’environnement, les interactions des PNJ et des PJ, et laisser de l’espace à ceux-ci… Soyez à l’écoute de vos joueuses et de vos joueurs. Elles et ils sauront vous aiguiller et vous aider à atteindre cet équilibre (quasiment karmique !).

Chaque personne autour de la table DOIT avoir son moment !

Prévoyez suffisamment de dés

Sérieusement. Y a-t-il pire partie de jeu de rôle que celle durant laquelle on attend patiemment que les dés passent de main en main, parce que personne n’a pensé à amener les siens ?

 

Maîtresse et maître du jeu : un rôle en or massif

Chez Asmodee, le jeu de rôle est une passion vivace. Il n’est pas rare qu’à la nuit tombée ou le midi, certaines salles de réunion hébergent des parties. Pour ma part, je maîtrise des sessions depuis 1995.

Lorsque je couche par écrits ces conseils, des centaines d’autres me viennent en tête. Des astuces, de grandes idées. Mais, finalement, ce sont ces points que j’aurais aimé avoir lus quand je me lançai dans cette aventure. On ne va pas se mentir : mener une partie de jeu de rôle est de prime abord stressant. Que ce soit la première fois ou 30 ans plus tard. Le syndrome de l’imposteur est là, goguenard et franchement détestable. Ce trac est normal : l’après-midi ou la soirée jeu dépend de vous. De vous. Et, justement, c’est un moment ludique, une histoire que vous animez pour la faire vivre et la partager.

Ce stress, ces efforts, ils sont nécessaires pour voir les sourires autour de la table, quand le rideau tombe sur votre scénario. Ces instants, je les ai vécus : ils sont plus que satisfaisants. Ils sont ce qui vous fait revenir derrière l’écran, pour un nouveau scénario, une campagne.

Respirez, reprenez votre stylo, écrivez votre histoire ou prenez des notes en lisant le scénario que vous allez faire jouer et dites-vous une chose : vous jouez un rôle en or massif car, sans vous pour ouvrir les portes de l’imaginaire, point d’aventure.

Si vous pensez avoir besoin d’un exemple de parties de jeu de rôle menée de main de maître, restez à l’affût de nos réseaux sociaux : très bientôt Croc sera à la manœuvre, avec à sa table des invités de marque…

Prenez soin de vous, des gens que vous aimez et jouez !

Thomas

Le Rédac’chef est une créature qui fuit le soleil et le regard des gens. Semi-fongoïde, ce composé organique est un passionné d’encre, dans la peau, sur le papier, même numérique, tout ce qui se lit et s’écrit le fascine. Il en pince pour les chats, les jeux (de société, de rôle, vidéo), le sabre Japonais et toutes ses déclinaisons. On peut le trouver dans les recoins sombres ou en pleine lumière, au Dojo. Il se nourrit de café, de ronronnements et de ses passions.

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