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Côte ouest des États-Unis d’Amérique, fin XXe Siècle, au fond d’un garage qui deviendra un des plus grands éditeurs de jeux de société de l’Histoire. R. Garfield : - Voilà j’ai ce proto de jeu de plateau que j’ai appelé RoboRally, j’y crois beaucoup. P. Adkison : - Moui OK, tu n’aurais pas une idée qui serait un peu moins compliquée à produire pour commencer, du genre petit jeu de cartes ?
Richard Garfield, c’est le créateur de Magic : L’assemblée et 30 ans après, son « petit » jeu de cartes réunit plus de joueurs que jamais, vénérables magiciens sur le retour ou jeunes novices voulant s’essayer au jeu de cartes à collectionner qui a inventé le genre. Quel autre jeu de cartes pourrait s’enorgueillir d’une telle expérience ? Magic c’est 30 ans d’invention et de développement en continu, avec chez Wizards of the Coast une équipe créative aujourd’hui au meilleur de sa forme.
Magic : L’assemblée, c’est quoi ?
Cette profusion, le nombre difficilement calculable de cartes différentes, toutes ces extensions, cela peut freiner l’enthousiasme… Il n’est nul besoin de connaître tout ça cependant (ni de posséder d’anciennes cartes), en réalité quelques minutes suffisent à apprendre les bases.
Si à l’issue de cet article, vous souhaitez plonger davantage dans l’univers et les mécaniques de Magic, visitez le site de Wizards of the Coast !
Dans Magic : L’assemblée, vous incarnez un magicien qui invoque des créatures surnaturelles… Hélas, Kiki n’en fait pas partie.
Magic : L’assemblée, un jeu de cartes accessible
Les joueurs sont des magiciens. À deux ou plus, ils s’affrontent en lançant des sorts. Un magicien est vaincu lorsque ses points de vie tombent à 0, le dernier en lice est donc le gagnant.
Chaque joueur compose lui-même sa pioche avant la partie et ça, c’est vraiment la première idée géniale du jeu !
Pour ce faire il assemble des sorts issus des cinq couleurs de magie. La magie blanche protège, c’est celle des soldats, des anges et de la foi ; la magie bleue utilise l’intellect, l’illusion et la tromperie ; la magie rouge est impulsive, chaotique et violente ; la magie noire, sans grand étonnement, se base sur les créatures mort-vivantes, la mort et la corruption ; enfin, la magie verte est tournée au contraire vers la croissance du vivant, elle donne des elfes des bois tout comme d’énormes bestiaux qui pourraient bien vous piétiner par inadvertance.
Le joueur peut combiner à sa guise les forces et faiblesses de ces couleurs. Établissant lui-même sa stratégie, il compose son paquet parmi un nombre incalculable de possibilités !
Quels sont les types de cartes de Magic : L’assemblée ?
Les cartes sont de deux grandes catégories.
- Les terrains (plaines, forêts, montagnes…) produisent l’énergie magique permettant de lancer les sorts. Cette ressource est appelée le mana (un terme d’origine polynésienne qui s’est beaucoup répandu depuis dans le monde du jeu) et elle existe donc en 5 coloris, les montagnes produisant le mana rouge par exemple.
- Toutes les autres cartes sont des sorts, comportant un coût en mana, une jolie illustration évoquant leur effet et du texte décrivant celui-ci. Cet effet peut être littéralement n’importe quoi ! C’est là la deuxième idée géniale, qui ouvre des possibilités qu’il faut visiblement bien plus de 30 ans pour épuiser. Ces sorts sont de plusieurs types : il y a d’abord ceux dont on résout l’effet puis que l’on place dans sa défausse.
- Il y a ensuite ceux qui créent quelque chose de permanent sur le champ de bataille : enchantements, objets magiques, créatures… « permanent », jusqu’à qu’un effet vienne le supprimer bien sûr.
- Invoquer des créatures permet de les envoyer attaquer les autres joueurs et de se défendre des leurs. Elles ont une force et une endurance et très souvent des effets particuliers. Attaqué, un joueur a le choix de ses blocages, sachant que les créatures que sa défense laisse passer réduisent d’autant que leur force son total de points de vie.
- Ajoutons que certains sorts et effets peuvent être utilisés à n’importe quel moment, y compris en plein combat pour en changer l’issue, et y compris aussi en réponse à un autre sort, ce qui donne lieu à de véritables joutes magiques, car le dernier joué sera toujours résolu en premier ! Par conséquent il faut essayer d’anticiper les intentions et réactions possibles des adversaires.
Magic : L’assemblée, mille façons d’explorer des univers fantastiques !
Un planeswalker, c’est un magicien capable de voyager entre les mondes. Cela vous permet d’employer de la magie issue de tous les plans du multivers. Sur le plan créatif, cela amène des possibilités infinies. De nombreux plans ont été évoqués depuis la création du jeu mais ils restent en nombre indéterminé. Magic The Gathering a commencé avec un contexte médiéval bien classique façon Seigneur des Anneaux ou Donjons & Dragons. Depuis, si cela est resté le cœur du jeu, nous avons exploré un monde d’horreur gothique avec Innistrad, des univers d’inspiration antique avec Theros et Amonkhet, une cité-monde avec Ravnica, les contes de fées et légendes arthuriennes avec Eldraine, les sagas nordiques avec Kaldheim… Récemment nous avons même eu avec La nouvelle Capenna une ambiance de prohibition des années 20 et, avec Kamigawa la Dynastie Néon, du cyberpunk façon manga matiné de mechas. À dire vrai j’ai eu peur que l’univers du jeu ne devienne un patchwork trop hétéroclite pour continuer à nous embarquer, mais dans les faits ça fonctionne terriblement bien et l’audace des concepteurs de ces mondes a été récompensée par l’accueil que leur a fait la communauté des joueurs.
Un jeu de cartes en constante évolution
Dernièrement, un arc narratif important a eu sa conclusion avec l’extension La marche des Machines, où le multivers entier à été la proie d’une invasion de créatures faites de chair et de métal mêlés, issues d’un plan métallique corrompu. Nos visites du multivers sont en effet toujours guidées par la narration : en plus des romans parus, le site de WotC [Wizards of the Coast] regorge d’histoires à découvrir et dont les éléments se retrouvent sur nos cartes. Bon, pour les joueurs trop pressés (soit une bonne partie d’entre nous), on trouve de bons résumés sur des sites amateurs ou via Youtube.
Sans les intégrer à la grande histoire qui nous est racontée, depuis quelques temps certaines extensions explorent des mondes appartenant à d’autres licences. Ce sont les « univers infinis ». Ainsi Magic a rendu visite à Donjons & Dragons (aussi propriété de WotC) et rencontrera très bientôt Le Seigneur des Anneaux (comme un retour aux sources n’est-ce pas ?). D’autres collaborations un peu moins évidentes ont donné des produits spéciaux plus anecdotiques, avec des licences telles que The Walking Dead, Transformers et Godzilla. Là il faut admettre que ça paraît plus étrange sur une table de jeu. Cela dit ça faisait longtemps que les fans imaginaient leurs personnages préférés en version cartes Magic : L’assemblée, maintenant ils peuvent en avoir des vraies !
Vous pouvez d’ores et déjà trouver l’extension Le Seigneur des Anneaux en magasin !
Magic : L’assemblée vous entraîne à la suite de Frodon Sacquet dans son épopée !
Comment débuter Magic : L’assemblée ?
En fait Wizards of the Coast a trouvé deux moyens de garder le jeu accessible à tous : le limité et les formats.
Les formats
Le principe des formats est de créer des environnements de jeu au nombre de cartes disponibles restreint selon leur ancienneté. Ainsi on nomme standard le format qui autorise uniquement les dernières extensions sorties, sans les produits spéciaux, les cartes sont donc assez faciles à trouver. Il existe ensuite des formats dit éternels, car les nouvelles extensions n’y viennent pas remplacer les anciennes. En pioneer on a le droit d’inclure des cartes un peu plus anciennes mais encore assez récentes, tandis que le modern remonte déjà bien plus loin. À l’intérieur de ces formats, certaines cartes sont bannies pour des raisons d’équilibre du jeu tandis que les cartes les plus jouées tendent à être réimprimées et incluses dans les nouveaux produits. Il existe encore le format legacy qui permet l’utilisation de cartes remontant à la création du jeu, cependant ce format est très peu encouragé par Wizards of the Coast, car on y joue des cartes qui, sur le marché secondaire, atteignent des prix que l’on peut raisonnablement qualifier de déraisonnables. Reste le vintage, qui l’est encore moins, car même les cartes à la puissance la moins bien équilibrée y sont autorisées (limitées à un exemplaire). L’existence de ce dernier format se restreint de plus en plus à la sphère théorique.
Quand une équipe remporte un Tournoi de Magic : l'Assemblée
Le limité
Ensuite nous avons le limité, une manière de jouer très fréquente qui consiste à ouvrir des boosters de cartes et à se construire un jeu avec.
Ainsi la sortie d’une extension s’accompagne de tournois sans véritables enjeux en format scellé dans toutes le boutiques qui ont un espace de jeu adapté. Un scellé consiste à ouvrir 6 boosters et à construire son jeu avec (les terrains sont fournis) puis à affronter les autres joueurs, lesquels auront fait de même, le temps d’une soirée de jeu. C’est un très bon moyen de découvrir ensemble l’extension, y compris pour un groupe d’amis mettant en commun une boîte de boosters.
Puis il y a des drafts . Vous connaissez le principe du draft que l’on trouve dans des jeux tels que 7 Wonders et Sushi Go par exemple ? Et bien ce système provient de l’envie des joueurs de Magic de jouer avec des cartes tout juste sorties du booster. L’idée est celle-ci : tous les joueurs à la table disposent de 3 boosters ; ils en ouvrent un, y choisissent une carte, puis passent le reste à leur voisin de gauche, en même temps qu’ils reçoivent celui de leur voisin de droite. On répète l’opération tant qu’il reste des cartes à prendre, puis on fait de même avec le booster suivant, en changeant de sens de passation.
Moins adapté pour la découverte des cartes que le scellé, le draft en revanche deux avantages : il permet d’une part de se construire un jeu de la même taille avec moitié moins de boosters (puisqu’on sélectionne les cartes qu’on prend) et d’autre part, cela ajoute aux choix stratégiques, le jeu commence réellement dès le booster ouvert.
Multijoueurs
Je n’ai parlé pour le moment que des formats de duels, il existe cependant plusieurs façons de s’affronter à plus de deux (on ira rarement au-delà de six). Il y a d’abord ce que l’on appelle le troll à deux têtes, qui se pratique en équipe à deux contre deux, où les tours et les points de vie sont mis en commun avec son coéquipier. Ensuite il y a le format qui est probablement le plus pratiqué sur table actuellement : le Commander. Ce qui n’était au départ qu’une obscure variante a cru en popularité au point de devenir un format soutenu par Wizards of the Coast, qui lui dédie à présent régulièrement des produits particuliers. En Commander on joue avec plus de points de vie, des pioches plus grosses et toutes les cartes sont limitées à un exemplaire ! De quoi permettre de jouer énormément de cartes de sa collection qui seraient jugées trop peu pertinentes dans d’autres formats. Pour construire son jeu chaque joueur aura commencé par sélectionner une créature, son commandant, qu’il place sur le côté du jeu et qu’il pourra jouer comme si elle était dans sa main. De plus, chaque fois qu’elle meurt il pourra la jouer à nouveau en payant 2 manas de plus. Elle est par conséquent l’élément qui déterminera sa stratégie. Par ailleurs, la ou les couleurs de cette créature déterminent également les couleurs qu’il peut inclure dans son jeu. Bien que se pratiquant éventuellement en duel (surtout en France), ce format est peu tourné vers l’optimisation ; il est plutôt conçu pour favoriser la variété des situations de jeu et créer une ambiance idéale pour le multijoueurs.
MTGArena, Magic : L’assemblée sur votre téléphone ?
Pour finir il me faut dire un mot de l’adaptation en jeu vidéo, MTGArena, qui est gratuite et très recommandable, ne serait-ce que pour bien saisir le déroulement du jeu, dont elle respecte scrupuleusement les règles. Les cartes y sortent en parallèle de leur version physique, elles sont achetables mais le système de quêtes et les gains de matchs peuvent suffire. On peut télécharger MTGArena pour PC, Mac, Android ou IOS à cette ici.
Toutefois, si vous avez par chez vous une boutique de jeux et que vous y avez repéré des tables, vous pouvez être à peu près sûr que des joueurs de Magic les fréquentent régulièrement, car rien ne vaut l’expérience du jeu en société ! Même totalement débutant, vous trouverez sur place une communauté de joueurs ravie de vous accueillir, de vous guider et de partager son enthousiasme. Toi qui décides de venir voir de plus près Magic : L’assemblée, soit le bienvenu !
Jean-Christophe
Auteur d’articles également pour Ravage et précédemment pour Tric Trac, relecteur, traducteur et surtout joueur, je touche à tout : Magic, jeux de rôles et de société, de ces jeux où l’on fait deviner des trucs, où l’on tape le premier sur la table, à ceux où l’on envoie des ouvriers cultiver des salades de points, en passant par ceux où l’on pousse des figurines à la baston. Avec l’association dont je m’occupe, nous nous sommes même mis tout récemment au trollball !
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