Quels dés pour vos parties de jeux de rôle ?

La caisse à outils du joueur

Je me souviens d’une petite énigme, que l’on posait il y a quelques années. On plaçait un dé, classique, sur une table et on demandait : « À quoi reconnaît-on un joueur de jeu de rôle ? » La réponse est simple. À la question qu’est-ce que ceci, en désignant le dé, une personne non joueuse répondait « un dé ? ». Un joueur de jeu de rôle précisait « un dé 6 ? ».

Pour le rôliste, un dé n’est pas qu’un cube, il faut le distinguer d’autres dés à 4, 8, 10, 12 et 20 faces, les fameux dés polyédriques. La très grande majorité des jeux de rôle utilisent des dés dans leur système de jeu, parfois seulement des d6 (abréviation de dé à 6 faces), parfois deux d10, ou souvent, comme Dungeons & Dragons, l’ensemble des dés les plus répandus : 4, 6, 8, 10, 10 (un second d10 qui permettra, avec son homologue, d’obtenir un dé à 100 faces), 12 et 20. Aujourd’hui, ces sets de dés sont disponibles en de multiples couleurs et textures, verts, rose flashy, phosphorescents, transparents, etc.

Mais les non rôlistes ne sont pas pour autant oubliés, avec des blisters remplis de dés à 6 faces, plus ou moins grands, et là aussi dans des aspects très variés. De toute façon, chaque joueur se doit de posséder une petite réserve de dés.

Superstitieux ? Ça porte malheur !

Les joueurs les plus assidus entretiennent d’étranges rapports avec leurs dés, on peut même parfois parler de superstition ou limite de fétichisme ! Chacun a son dé pour faire de gros chiffres, et celui pour en faire de petits. On garde dans sa poche son dé fétiche. On conserve une petite boîte spécifique contenant ses dés préférés. Bref, ses dés, c’est toute une histoire.

Alors forcément, tous les joueurs ont leurs petites habitudes, aiment à montrer leurs dés, à prouver comme ils en prennent soin… raison sans doute qui explique que ceux-ci ne les déçoivent jamais quand ils les sollicitent. Au pire, ils ne notent que les fois où les résultats les servent, et occultent étrangement les trahisons sur un résultat pourtant important… La psychologie humaine, quelle histoire !

On trouve dans les rayonnages, de quoi habiller au mieux ses petits objets fétiches. Par exemple une trousse de dés, se déroulant comme un parchemin imprimé de la Côte des Épées, bien connue des joueurs de D&D (le Dice Scroll Map – Sword Coast). Et pourquoi ne pas contenir ses dés dans un coffre les défendant de toutes ses dents, avec un sac peluche ?

Tous les joueurs et toutes les joueuses de jeux de rôle, peuvent faire l’acquisition de coffrets de rangements qui seront l’égal de la sacoche du médecin. On y range ses livres de règles, des figurines, des feuilles, des crayons et, bien entendu, des dés !

Des fabricants, comme Ultra Pro, proposent évidemment de belles pistes pour lancer les dés, sans provoquer de bruits écorchant les oreilles et sans risque de voir l’objet filer en roulant sous un canapé !

Les dés se mettent au goût du jour

Si les joueuses et les joueurs accordent autant d’importance à leurs dés, les chouchoutent, leur offrent des pistes, des tours et des trousses, ça n’est pas pour autant qu’ils sont réfractaires au changement.

Loin de là.

Ces dernières années ont vu les parties en ligne prendre de l’ampleur ; si certaines personnes ont tenu à lancer leurs dés au mépris du micro des autres participants, il a bien fallu simuler le hasard. Les plateformes de jeux à distance, en plus de proposer des plans, toutes les règles nécessaires, sont parvenues à générer l’aléatoire du lancer de dés ! Ces mêmes plateformes proposent souvent une animation 3D d’un dé à l’écran. Hormis le toucher et l’odorat (et le goût, pour les joueurs les plus étranges), toutes les sensations du jet de dés sont là ! Des applications sont également disponibles pour ces joueuses et ces joueurs qui oublient leurs dés – mais c’est une autre histoire…

Enfin, à côté des dés en matières précieuses ou semi-précieuses, on croise de plus en plus de dés connectés, dont on peut programmer les illuminations, selon la préférence des utilisatrices et utilisateurs et leurs envies d’explosions colorées… Vive les LED !

Un marqueur temporel

Même s’il y en a trace dans l’Antiquité, les dés polyédriques (tétraédriques, octaèdres, trapézoèdres pentagonaux, dodécaèdres réguliers et icosaèdres) sont surtout en vogue depuis la fin des années 50, et se sont popularisés auprès du public par les jeux de rôle, les wargames, les jeux de cartes et les jeux de plateaux. Ils incarnent parfaitement la modernisation des jeux sur le XX^e et le XXI^e Siècles.

Lorsque vous sortirez fièrement votre tour à dés pour y lancer vos objets fétiches, pensez à tout ce que représentent ces petits polyèdres, une certaine liberté, une porte vers tous les jeux qui vous passionnent.